IMG ? MFIU ? GEU ? MIN ? FCT ? Derrière l’aridité de ces sigles, la fin d’une grossesse ou la mort d’un tout petit enfant…. Le deuil périnatal est une épreuve pour laquelle un accompagnement est indispensable.
Qu’il s’agisse d’une Interruption Médicale de Grossesse, d’une Mort Fœtale Intra Utérine, d’une Grossesse Extra Utérine, d’une Mort Inattendue du Nourrisson ou d’une Fausse Couche Tardive, les mots ne rendent pas compte de l’ampleur du séisme pour les parents et la famille.
Le 15 octobre est la journée de sensibilisation au deuil périnatal. Pour les familles qui ont vécu cette épreuve, c’est l’occasion de rappeler que leurs enfants ont vraiment existé. Mais aussi que leur sentiment de perte est légitime, quelle qu’en soit la durée.
Le deuil périnatal : un séisme intime et silencieux
Le deuil périnatal est une histoire intime, qui a peu de place dans la société. Il est très vite confiné au couple, voire uniquement à la mère qui peut s’en sentir la seule dépositaire.
Comme 7 000 femmes enceintes chaque année, Patriss PHEMIUS a traversé cette épreuve et avec son compagnon. Elle se définit aujourd’hui « Thérapeute de l’intime ». L’accompagnement du deuil périnatal est une dimension clé de sa pratique de sexothérapeute et de thérapeute de couple.
Ce qu’on ne sait pas quand on n’est passé par là ? Physiquement, le post partum et la réappropriation de son corps notamment après une césarienne ou par la rééducation sont des épreuves redoutables en l’absence de bébé.
Les démarches administratives sont innombrables et les sollicitations commerciales déplacées continuent de pleuvoir !
Pour rappel, es salariées bénéficient du congé maternité de 14 semaines pour toute naissance survenue après 26 semaines d’aménorrhée. Tous les statuts professionnels ne sont hélas pas aussi protecteurs. Les femmes précaires, indépendantes ou en profession libérale n’ont pas toujours la liberté de prendre ce temps nécessaire….
S’occuper des aînés en tenant son chagrin à distance, voir grandir les enfants des autres, accueillir les annonces des grossesses autour de soi… Les parents témoignent d’une véritable solitude, d’une forme d’incompréhension au-delà des premiers mois.
Les groupes de parole sont pour eux des espaces de partage privilégiés et précieux.
Quelle prise en charge thérapeutique des inscriptions traumatiques ?
Le deuil périnatal, c’est très souvent un évènement brutal, inattendu. A l’effet de surprise, s’ajoute la répression de la charge émotionnelle associée à l’événement.
Réprimer sa tristesse pour faire bonne figure, réprimer sa colère face à l’arbitraire voire l’injustice de la vie, réprimer sa peur d’être de nouveau enceinte (….ou de ne pas l’être), parfois même réprimer sa honte, qui est le paroxysme de la culpabilité.
C’est cette répression de la charge émotionnelle (ou des émotions composites) associées à un événement qui est la signature de l’inscription traumatique.
Le parcours thérapeutique ne consiste pas à changer l’événement mais sa charge émotionnelle. « Guérir ne veut pas dire que la blessure n’a jamais existé. Cela veut dire que la blessure ne nous contrôle plus ».
Psycho-praticienne du trauma, sexothérapeute et thérapeute de couple, Patriss PHEMIUS utilise dans son cabinet parisien une méthode issue de l’EMDR pour désensibiliser ces charges émotionnelles invalidantes.
Parce que le traumatisme et ses résurgences sont un vécu neurologique. Donc corporel et pas uniquement psychologique, un accompagnement psycho-corporel est nécessaire. Être thérapeute de l’intime, c’est aussi prendre en charge les répercussions du deuil dans la dynamique relationnelle et sexuelle du couple.
En parler, pour faire briser l’isolement et le tabou
L’ouvrage « Le berceau vide » de Marie-Josée Soubieux initialement paru en 2008 demeure un ouvrage de référence sur le sujet du deuil périnatal. Il allie témoignages et approche psychanalytique. « Le berceau vide », c’est maintenant un documentaire à revoir en replay sur internet sur idf.france3.fr etfrance.tv/idf.
Des associations comme Agapa, des podcasts comme Au Revoir Podcast – Animé par Sophie de Chivré (acast.com); mais aussi sur les réseaux sociaux des pages comme « A nos étoiles » et « Parlez-moi d’elle », regroupent une communauté soudée par l’expérience indicible.
Les paranges (mamanges et papanges) et les bébés arc-en-ciel, une belle expression pour désigner les bébés de l’espoir, ceux nés après la pluie.
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