Toutes les addictions, avec ou sans substance, ont en commun le craving, cette « envie irrépressible de consommer une substance ou d’exécuter un comportement gratifiant alors qu’on ne le veut pas à ce moment-là. » (Auriacombe, Serre, et Fatseas, 2016).
Notions générales
Devenu un concept central en addictologie, il présente un intérêt de recherche, un intérêt diagnostique, un intérêt pronostique et un intérêt thérapeutique.
- Pour ce qui est de l’intérêt de recherche, l’étude du craving permet aux scientifiques de mieux comprendre le phénomène addictif.
- Diagnostique, ce dernier fait partie des 11 critères définis par les DSM 5 pour les troubles de l’usage.
- En ce qui concerne le pronostique, le lien entre des mesures de craving élevées et les rechutes sont mis en évidence par de nombreuses études.
- Thérapeutique : il est très pénible pour les personnes qui le subisse. Sa meilleure gestion rend non seulement l’abstinence plus facile mais permet d’éviter les rechutes.
Trois caractéristiques du craving
- L’intensité est variable.
- Le craving ne dure pas.
En règle générale, la durée de ce dernier se situe entre quelques secondes et quelques minutes. - Le craving diminue en fréquence comme en intensité après deux ou trois semaines d’abstinence.
Trois facteurs le déclenchant
- L’exposition à l’objet addictif : la boisson que l’on consommait dans le rayon d’un supermarché, voir quelqu’un sniffer une ligne de coke, tirer sur un joint…
- Des stimuli associés : matériels, lieux, amis…
- Des causes internes : des émotions négatives ou même un état d’excitation ou de joie.
Comment gérer un craving ?
Tout d’abord, en le remettant à sa juste place. Ce n’est pas vous qui avez cette envie, il s’agit d’une pensée automatique liée à un comportement répété. Le craving n’est que le résidu d’une conduite addictive.
Pour faire une métaphore, on a éteint la bougie, mais la fumée persiste pendant un certain temps.
Dans un second temps, en identifiant les facteurs qui le déclenchent, il est possible de mettre en place des stratégies d’évitement ou de substitution efficaces. Cela permet de prendre conscience que la gestion de celui-ci est le fruit d’un travail personnel. Néanmoins, l’accompagnement d’un professionnel s’avère très utile durant au moins les premières semaines.
Le craving est-il sensible à l’hypnose ?
Bien qu’il s’agisse d’un phénomène conscient, le craving est verbalisable par la personne qui le ressent. En effet, ses manifestations physiologiques (augmentation de la fréquence cardiaque, de la tension, diaphorèse…) montrent qu’il existe une composante inconsciente.
En agissant sur les dimensions conscientes et inconscientes du craving, l’hypnose se révèle un outil thérapeutique particulièrement adapté.
Ensuite, sur les dimensions conscientes, l’hypnose aide à contrecarrer le craving en mettant en place des parades quand il se présente.
En ce qui concerne les dimensions inconscientes, l’hypnose permet d’ « endormir » le craving ou de le « tromper » en permettant, dès son apparition, de basculer automatiquement sur une pensée positive.
Edgar Smadja – Hypnothérapeute
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