Depuis quelques années, les sociologues se penchent enfin sur un phénomène pourtant ancien, subitement accéléré par nos modes de vie connectés : la « Charge mentale des femmes ».
De quoi s’agit-il ?
Il a fallu simplement mettre un mot sur une situation. Les femmes travaillent et peu sont déchargées en dehors du travail de toute l’organisation exigeante et permanente que représente un foyer et des enfants à élever.
La chercheuse Nicole Brais (Université Laval de Québec) définit le phénomène : « Ce travail de gestion, d’organisation et de planification qui est à la fois intangible, incontournable et constant, et qui a pour objectifs la satisfaction des besoins de chacun et la bonne marche de la résidence.«
Aurélia Schneider, psychiatre et spécialiste en psychothérapies comportementales et cognitives, a déjà écrit La Charge mentale des femmes… et celle des hommes (Ed Larousse), « à visée préventive et thérapeutique ». Elle fait un double constat : la charge mentale est une inégale répartition des tâches ménagères au sein du couple, en lien direct avec la société actuelle et ce qu’elle impose aux femmes.
Autre succès sur Facebook, déclencheur de débat : une bande dessinée consacrée à la « charge mentale ». La dessinatrice Emma a largement promené son crayon sur le sujet (+ un livre Un autre regard, Ed. Massot).
Une pression constante
Les femmes se retrouvent sous pression et soucieuses H24 de la bonne marche de leur maison et de ses occupants. Accrochées à leur planning et à leur portable, elle gèrent déjà beaucoup sur place, et le font aussi à distance, où qu’elles soient et là est le cœur du problème: en voiture, en métro, au bureau, au sport, en vacances.
La contrainte est réelle pour la plupart des femmes :
- Le petit a-t-il bien pris son bus ?
- La grande a-t-elle réussi à se réveiller ?
- Ai-je bien payé mon loyer ?
- Le contrôle technique de ma voiture est-il dépassé ?
- Ai-je bien fermé la porte et éteint le gaz?
- Ai-je bien prévenu la concierge pour le colis?
et en parallèle bien sûr :
- Mon chef a-t-il validé mon dossier ?
- Ai-je bien rappelé le commercial pour demain?
- On a réservé le restaurant aussi ?
- etc…
Le tout en un seul jour et dans une seule tête avec un seul cerveau.
Les supers femmes sont en première ligne car le phénomène est quasi exclusivement féminin, nous sommes au cœur de l’inégalité hommes/femmes.
Selon l’Insee, en 2010, les femmes prenaient en charge 64% des tâches domestiques et 71% des tâches parentales au sein des foyers. En 1985, ces taux s’élevaient respectivement à 69% et 80%. Les chiffres parlent.
La charge mentale est un stress tenace
Tous les thérapeutes en témoignent : ils interviennent tous pour la gestion du stress. Explication : la charge mentale est de nature cognitive. Celui qui la détient impose qu’il soit responsable, attentif, il est l’organisateur des tâches et même si une répartition des charges existe, c’est celui qui programme qui endosse le stress. Et même si une autre personne accomplit les tâches, elle n’éprouve pas cette charge mentale oppressante.
Dans le constat et la prise de conscience de cette difficulté, on démarre, on balbutie. On commence seulement à fixer des réunions à 14h au lieu de 18h dans les entreprises, à intégrer des crèches de proximité, à équilibrer les congés parentaux. Et il y a des progrès à faire encore pour la gestion quotidienne : qui fait quoi au sein de la famille ?
Agir, bouger, se faire plaisir, et 4 idées pour tourner le dos au stress !
Pour résumer, en quelques années, malgré une révolution et beaucoup de bonnes volontés, les femmes cumulent toujours tous les mandats. A elles de dire NON au cumul ménager.
Comment freiner cette fuite en avant ? Il appartient à chacune de réagir avec ses possibilités.
4 conseils pour se retrouver un peu
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